Je m'appelle Liliana Ponce, Professeur d'Histoire de la pensée politique de l'Institut Supérieur de Formation d'Enseignants Dr. Joaquin V. González de Buenos Aires, en Argentine.
J'ai une Licence en Philosophie et un Master en Science Politique et, en ce moment, je prépare la rédaction finale de ma thèse doctorale.
Bien qu'il y ait plusieurs années que je travaille (je lis et relis) l'oeuvre de Castoriadis, c'est à l'occassion de prendre en charge la chaire d'Histoire de la pensée politique que j'ai commencé à enseigner plus systématiquement la pensée de Castoriadis.
En 1987, quand je faisais mes études de Master, j'ai découvert l'originalité d'une pensée qui combinait la reflexion philosophique et la théorie politique. En 1993, j'ai eu la possibilité d'écouter Castoriadis dans une journée organisée par la revue Zona erógena au Collège National de Buenos Aires. En 1999, je suis allée à Paris en vue de participer d'un Colloque organisé autour de ses "idées mères" où j'ai presenté un texte inédit sur la question du langage et les représentations imaginaires sociales.
Tout cela est dit afin de signaler mon rapport à la pensée castoriadienne. Voilà une petite biographie que j'ai écrite afin de remarquer ce qui me semble le plus important de la vie intellectuelle de notre auteur.
Mes remerciements à mon prof du Laboratoire des Langues Etrangères de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Buenos Aires qui a corrigé le texte!
Biographie
de Castoriadis
Philosophe, psychanalyste, économiste, sociologue, historien, Cornélius Castoriadis (1922-1997) a été un grand penseur de notre époque. Il avait une conscience claire et lucide devant une société conformiste et automatisée.
Né à Constantinople en 1922, il mena des études de droit, d'économie et de philosophie à Athènes. A 15 ans, il participa de l’Organisation des Jeunesses Communistes qui devint illégale sous le régime de la dictature de Métaxas. Quelques années plus tard, il rompit avec un parti communiste qu’il découvrait chauvin et bureaucratique et se rallia au parti trotskiste. Il se détacha cependant très vite du trotskisme pour développer un communisme personnel hypercritique du système bolchevique. Se sentant menacé à la fois par les fascistes et les communistes qui, dit-on, voulaient sa liquidation physique, il décida, en décembre 1945, de s'installer en France pour faire sa thèse de philosophie. A Paris, de 1946 à 1964, il anima une revue gauchiste, l’aujourd’hui mythique « Socialisme ou barbarie », qui attaquait sans aucune concession le régime totalitaire d'URSS en tant que figure d’un marxisme ou socialisme autoritaire. Sa carrière d’intellectuel commença donc avec « Socialisme ou Barbarie » dont l’engagement politique était lié à la réflexion philosophique.
Après deux ouvrages sur La société bureaucratique en 1973, son œuvre fondamentale sortait en 1975 : L'institution imaginaire de la société, dans les Editions du Seuil, où l'idée politico-sociale d'autogestion s'approfondissait dans une pensée de l'autonomie qui conduisit Castoriadis à poser l'imaginaire au centre de la création sociale comme surgissement d'une nouveauté radicale. Développant une pensée philosophique de l’imaginaire, Castoriadis introduisit de nouveaux concepts ontologiques, épistémologiques et politiques dans le cadre d’une conception originale du social-historique comme domaine de l’homme. A partir de 1978, il entreprit la série Les carrefours du labyrinthe, dont il analysait les différents domaines où se déroule la vie des hommes : la cité, la psyché et la philosophie, en essayant de dégager l’intelligibilité des relations entre logiques de société et mécanismes psychiques du point de vue d’une lecture approfondie de la théorie freudienne. En 1970, il quitta son poste d’économiste à l’O.C.D.E après avoir obtenu la naturalisation. En 1973, il s’installa comme psychanalyste et, en 1980, il devint Directeur de recherches à l’Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris où il anima un séminaire intitulé : "Institution de la société et création historique " jusqu'au printemps 1995. Il décéda le 26 décembre 1997 à Paris, à cause d'une crise cardiaque. En 1998, à l’initiative d’amis, étudiants, chercheurs, psychanalystes, militants politiques, ainsi que de membres de sa famille (son épouse Zoé et ses filles Sparta et Cybèle), se créa l’Association Castoriadis, afin de contribuer à la diffusion de son œuvre et de sa pensée.
Rebelle, révolutionnaire, dissident essentiel, « titan de l’esprit » (aux yeux d’Edgar Morin), mais surtout « penseur original », Castoriadis resignifie (par la voie de la théorie et de l’action politique) la possibilité de mener un « projet d’autonomie » au-delà des «grands récits » d’émancipation ou de libération de la modernité. L’œuvre de Castoriadis implique en même temps la rénovation de la « pensée politique » et la possibilité de récupérer « l’espérance » d’un futur « inattendu » dans nos sociétés. A notre avis, la possibilité d’imaginer un futur susceptible d’être vécu, c’est la proposition aussi bien que l’héritage de l’œuvre de Cornelius Castoriadis.
Né à Constantinople en 1922, il mena des études de droit, d'économie et de philosophie à Athènes. A 15 ans, il participa de l’Organisation des Jeunesses Communistes qui devint illégale sous le régime de la dictature de Métaxas. Quelques années plus tard, il rompit avec un parti communiste qu’il découvrait chauvin et bureaucratique et se rallia au parti trotskiste. Il se détacha cependant très vite du trotskisme pour développer un communisme personnel hypercritique du système bolchevique. Se sentant menacé à la fois par les fascistes et les communistes qui, dit-on, voulaient sa liquidation physique, il décida, en décembre 1945, de s'installer en France pour faire sa thèse de philosophie. A Paris, de 1946 à 1964, il anima une revue gauchiste, l’aujourd’hui mythique « Socialisme ou barbarie », qui attaquait sans aucune concession le régime totalitaire d'URSS en tant que figure d’un marxisme ou socialisme autoritaire. Sa carrière d’intellectuel commença donc avec « Socialisme ou Barbarie » dont l’engagement politique était lié à la réflexion philosophique.
Après deux ouvrages sur La société bureaucratique en 1973, son œuvre fondamentale sortait en 1975 : L'institution imaginaire de la société, dans les Editions du Seuil, où l'idée politico-sociale d'autogestion s'approfondissait dans une pensée de l'autonomie qui conduisit Castoriadis à poser l'imaginaire au centre de la création sociale comme surgissement d'une nouveauté radicale. Développant une pensée philosophique de l’imaginaire, Castoriadis introduisit de nouveaux concepts ontologiques, épistémologiques et politiques dans le cadre d’une conception originale du social-historique comme domaine de l’homme. A partir de 1978, il entreprit la série Les carrefours du labyrinthe, dont il analysait les différents domaines où se déroule la vie des hommes : la cité, la psyché et la philosophie, en essayant de dégager l’intelligibilité des relations entre logiques de société et mécanismes psychiques du point de vue d’une lecture approfondie de la théorie freudienne. En 1970, il quitta son poste d’économiste à l’O.C.D.E après avoir obtenu la naturalisation. En 1973, il s’installa comme psychanalyste et, en 1980, il devint Directeur de recherches à l’Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris où il anima un séminaire intitulé : "Institution de la société et création historique " jusqu'au printemps 1995. Il décéda le 26 décembre 1997 à Paris, à cause d'une crise cardiaque. En 1998, à l’initiative d’amis, étudiants, chercheurs, psychanalystes, militants politiques, ainsi que de membres de sa famille (son épouse Zoé et ses filles Sparta et Cybèle), se créa l’Association Castoriadis, afin de contribuer à la diffusion de son œuvre et de sa pensée.
Rebelle, révolutionnaire, dissident essentiel, « titan de l’esprit » (aux yeux d’Edgar Morin), mais surtout « penseur original », Castoriadis resignifie (par la voie de la théorie et de l’action politique) la possibilité de mener un « projet d’autonomie » au-delà des «grands récits » d’émancipation ou de libération de la modernité. L’œuvre de Castoriadis implique en même temps la rénovation de la « pensée politique » et la possibilité de récupérer « l’espérance » d’un futur « inattendu » dans nos sociétés. A notre avis, la possibilité d’imaginer un futur susceptible d’être vécu, c’est la proposition aussi bien que l’héritage de l’œuvre de Cornelius Castoriadis.
Liliana Ponce
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